Morlaix, la Manufacture des Tabacs 10 m.

25 juillet 2019

16 h, le train sans retard malgré la canicule, les rails n'ont pas gondolé, s'arrête en gare. Odile et GG sont là pour m'accueillir et c'est plein de sentiments contradictoires que je pose le pied sur le quai.
Et je n'ai guère envie de m'étendre plus longuement.
Juste une remarque. Ce qui me frappe le plus lors de ce dernier trajet : le vert des arbres et l'abondance de ces arbres touffus. On sent l'humidité (et pourtant, il parait qu'il y a une sécheresse par ici !?).

Quelques chiffres.
Distance parcourue à pied : 750 km du 8 mai au 19 juillet, de Pomachaca (Ancash) à Cusco avec également une échappée dans le canyon du Colca.
Dénivelé positif : 26 700 m
Dénivelé négatif : 23 300 m

Au fil du temps et de la marche, j'ai rajouté pas mal de notes sur la vie quotidienne au Pérou. Voir l'article ci-dessous actualisé et redaté.

Et le tracé :
https://alainlemaire.travelmap.net/


Rappel sur les randos précédentes et ... à venir :

2015 : La France en diagonale, 2300 km

2017 : En Écosse, Hébrides et plus
2018 : Portugal, du Sud au Centre

2020 : La Normandie par les côtes

2021 : Midirando (France, sud plutôt) 
       



Je dis merci à tous ceux qui m'ont soutenu, les commentateurs et les autres. Une mention spéciale à Simon Dubuis sans qui...
Et à la prochaine fois car,

ce Voyage n'aura pas de FIN !

Ps:tout commentaire est toujours possible, car je peux y répondre, les recevant également dans ma boîte aux lettres.


Notes.

Quelques notes sur la vie péruvienne

- Toujours pas vu de fumeurs, sauf 2 chinois, ni de bureaux de tabac. Ah ! J'ai trouvé : les clopes se vendent dans les magasins de liqueurs. Logique !
Depuis, à Jauja, j'en ai croisé 1, un militaire !

 - Pas de cafés, bistrots, pubs..., mais beaucoup de petits restos à bas prix, bien remplis. À Tarma 2, 3 cafétérias, avec un excellent café.

- On ne propose pas d'alcool dans ces restaurants. J'ai l'impression que c'est lors de fêtes, essentiellement, que les péruviens consomment beaucoup de bière.

- À la moindre rencontre, on me sert la main, enfants, femmes, hommes et c'est vraiment pour accueillir. "Vous êtes le bienvenu". Et de nouveau pour dire au revoir. Pas vu d'embrassades.

- Les villes, même moyennes (15 000 habitants) sont très animées. Des boutiques ouvertes jusqu'à 21 h, partout, à se toucher, des étals au sol. Bien sûr pas de centres commerciaux monstrueux comme chez nous.
À peine une supérette ici à Tarma (45 000 habitants). Vide.

- La musique qu'on entend dans la rue, à la radio... est péruvienne, au moins sud-américaine. Très peu de Pop, rock et ça fait du bien

- Les cités sont peu éclairées, les ruelles ressemblent à des coupe-gorge. De même les commerces sont très sombres, dans lesquels il faut scruter ses pièces de monnaie. Par contre, éclairage toute la nuit.

- À Tarma, nombreuses salles de jeux d'argent.

- Ici, Tarma, tourbillon de moto-taxis. Klaxons. Trottoirs étroits. Le piéton n'existe pas. On risque sa vie à chaque pas.

- Enfants comme adultes sont fascinés par mes bâtons de rando. Et quand je montre qu'ils sont pliables/réglables, les yeux s'écarquillent. Plus d'un serait bien reparti avec... j'ai donné conseil pour en fabriquer à partir de branches d'arbres !?

‐ Les commerces les plus représentés : godasses pharmacies cellulares

- Ici les flics ont des gilets jaunes ! Ce qui pourrait être une bonne synthèse pour la France. Au fait, le petit jeu du samedi continue-t-il ?
La reconstruction de Notre-Dame est-elle achevée ?

- Les enterrements sont suivis par une fanfare.

- Beaucoup de jeunes à la messe... portables à la main.

-  Dans les hôtels, de grands portraits de Jésus. Et parfois dans les chambres, une bible ou le nouveau testament.
Les hôtels, il y aurait beaucoup à dire, mais il faut oublier toute comparaison avec l'Europe. Et la gamme est très étendue. De la simple chambre, plutôt abri, des plus sommaires,  presque sordide, au haut de gamme que je n'ai pas essayé.
De 3 € à  20 € pour moi.
Le point commun : pas de chauffage ! (Une exception). Et ça caille ! Mais toujours au moins 3 grosses couvertures.
Cabinet de toilette. Même annoncée Caliente, l'eau est à peine tiède.
La ventilation : trou dans le mur donnant dans le couloir ou un puits. Accessoires minimaux, pas de glace, pas de verre, de tablette... Pas de lavabo à San Pedro de Caja, mais douche brûlante ! Et puis les prises pendouillent partout. J'en ai même vu une au niveau de la pomme de douche, pas reliée sans doute.
Tout est de travers et les robinets, chasses d'eau fuient.
Peintures pas finies, bref chambres peu accueillantes, ce qui après une dure journée ne réconforte pas. Mais tout ça est proposé avec tant de gentillesse et dans les normes ici.
Une des plus moches faisait partie d'un ensemble (à Concepción) de chambres louées à la population.
J'avais un voisin péruvien.
Ah ! Sauf dans cette dernière et une ou 2 fois, de la télé partout.
Wifi parfois.
Même dans les meilleures, Tarma, Andahuaylas,  il y a toujours qqch qui cloche. Robinet eau chaude du lavabo pas relié, ampoule nase, autre ampoule clignotante toute la nuit...  Pas grave.
Piaules propres.
Mais très souvent pas de fenêtre ! Et ça, j'aime pas !
Tambo (Auberge). Logé 2 fois dans des auberges sociales, gratuites. (On donne ce qu'on veut au jeune qui gère). Dortoirs. Récentes et propres, sauf la cuisine où il n'aurait pas fallu grand-chose pour...
L'une n'avait pas l'eau courante. Ne doit pas recevoir beaucoup de monde. Peut-être pour des réunions. Une salle est prévue.

- On peut acheter le papier de toilettes et le paquet de mouchoirs à l'unité. Une épingle à nourrice également. Pas le coton tige !

- Dans la rue, les enfants jouent aux billes et au lancer de toupie. Ils jouent aux Échecs également.

- Toilettes, âmes sensibles s'abstenir. Avoir toujours sur soi son "Papel hygienico". Pas de savon,
d'essuie-mains quelconque, de lunette, de verrou, de balayette, ... (Même à l'hôpital de Tarma).
Parfois, il ne manque pas tout à la fois !

- Transports.
Le rêve. Souples dans leurs fonctionnements. J'ai toujours trouvé rapidement même dans des
zones perdues, un collectivo, un bus, un taxi, un moto taxi...
Et pas chers. Je ne sais toujours pas si en zone rurale, il y a des arrêts officiels, mais les bus
s'arrêtent partout. Un signe et il s'arrête. Quand c'est pas lui qui klaxonne. J'ai parfois été
embarqué alors que je marchais au bord de la route en pleine campagne.
Les véhicules sont de toutes les tailles.
Il y aurait des leçons à prendre...

- Livres et culture
Très peu de librairies. J'en ai trouvé une seule bien fournie. Sinon choix hétéroclite. Pas beaucoup
de romans. Quelques classiques. Les français : Jules Verne, Balzac, Camus, Yourcenar...
Plusieurs fois des livres sur Oppenheimer !? Des ouvrages sur les médecines naturelles,
l'ésotérisme...
J'ai surtout remarqué la pauvreté des livres pour la jeunesse. Du sous sous Disney aux illustrations grossières et naïves. Une exception à Abancay, 2, 3 bons auteurs (Christine Nöstlinger et je ne sais plus qui).
Et toujours les mêmes bouquins partout. (Dont "After" !?).

Bibliothèques.
J'en ai visité 2. Pas informatisées, peu d'ouvrages, plutôt des classiques et des livres anciens,
classement Dewey. Des livres touristiques à Agua Calientes.
Très peu vu de cinémas, mais des salles de culture où dans l'une, j'ai écouté un excellent quintet interprétant Coltrane et des compositions d'inspirations Andines.
Et la musique et les danses sont dans la rue ! Nombreuses fanfares et fêtes. Chaque région possède
son style musical. Ancash, Huacanayo, ...

- Politique en bref.
Le mot clé est : CORRUPTION !
Anciens présidents en taule : Fujimori (prison dorée ; il pourrait sortir, sa fille est au
gouvernement), Alejandro Toledo, l'avant-dernier... Alan Garcia se suicide alors qu'il est poursuivi pour des affaires. Peu d'espoir que cela change.
Les péruviens me semblent assez politisés.
Beaucoup de propagande et de slogans sur les murs.
1 million d'immigrés vénézuéliens en 2 ans.
Montée du chômage.

- Écologie.
Commence à se faire jour une prise de conscience environnementale. Plus de sacs plastique
dans certains commerces à partir du 1er août 2019. Panneaux appelant à une vigilance...
Les glaciers fondent rapidement.
Problème de l'eau.

- Divers
Dans ce pays ma banque préférée est la BCP. Les bibliothécaires apprécieront.
Incas.
En fait les Incas seraient la caste noble du peuple Andin. Le peuple étant les Quechuas (double usage de ce terme : langue et population). À vérifier.

Dernière modification : 26 juil. 2019





Paris 40 m. Retour au pays des Râleurs !


24 juillet

Il sera dit que jusqu'au bout rien ne sera simple.
Un bagage abandonné dans le RER à Roissy Charles de Gaulle bloque celui-ci et je me rabats sur un bus direct Opéra. Ah, revoir les rues de Paris. Et déguster un café croissant dans un typique bistro parigot. Sauf que c'est l'arnaque : le croissant date de la veille, réchauffé au micro-ondes. Pays d'arnaqueurs !

Et dans ce pays, c'est la canicule. 40 ° ! Ça ne m'empêche pas de rejoindre les Halles à pied. Rue de Rivoli, le Louvre, la Seine, avant de prendre le train pour la lointaine banlieue sud faire la bise aux frangines...
Ce qui me surprend le plus en arrivant  la taille de la population ! Car les péruviens sont vraiment petits. Là-bas, j'étais le plus grand avec mon 1m73 !
 

Montréal. Visite éclair

23 juillet 13h-17h

Je bénéficie d'une escale de 5 h. Ce serait trop bête de ne pas rendre une petite visite aux cousins québécois. Revoir en un clin d’œil cette ville déjà visitée il y a 10 ans.
Hop, un bus, 45 mn pour atteindre le centre historique, le quartier du Vieux port et longer le Saint-Laurent.
J'ai le temps d'apprécier un "Poutine", spécialité québécoise de frites et fromage. Chouette, une librairie et une libraire. Depuis 3 mois je n'ai pas goûté à de la littérature en français et touché les pages d'un livre. (Ce sera Luis Sepuvelda). Pour la dernière étape.
Bon, retrouver l'arrêt du bus pour le retour. Vite, j'ai trainé pour choisir le bouquin...
Pas d'embouteillages, ça passe.
L'arrivée sur Montréal

???

Maisons québécoises !

Lima 154 m. Un lama s'en alla à Lima...

22 23 de Julio

Après 16 longues heures de bus, je dispose juste d'une après-midi et d'une soirée pour arpenter
Lima, suite à une erreur de planning.
Oui, j'embrouille les dates et les jours. À quoi ressemble le calendrier Inca d'ailleurs ?
Mon Petit Futé électronique m'indique qu'un Parc avec des fontaines fabuleuses se trouve non
loin de la gare routière. C'est parti à travers la circulation intense et klaxonnante de la grouillante
capitale.
Mais le le Parc est fermé sans explications.
Objectif maintenant, le port de Lima situé à Callao. C'est là que Tournesol est mis en quarantaine,
prisonnier à l'intérieur du bateau parti de Saint-Nazaire. Je boucle la boucle.
À la nuit tombante, après une longue marche à travers différents quartiers de la ville, le Pueblo libre entre autres, et 2 collectivos pleins à craquer, je découvre le port de plaisance, le Cercle naval et de chics maisons, ainsi qu'une forteresse.
Toile et linge
Pueblo libre

La Punta, tout au bout de Lima...

Dernières larmes...

Mais le "Pachacamac" où Tryphon est retenu prisonnier est trop bien éloigné et je ne l'apercevrai pas. Pas plus que le Karaboudjian. Plutôt une noria incroyable de camions qui circulent ou attendent sur les quais.
Mais c'est un quartier qui mérite une visite plus longue, sûrement un des lieux les plus
attachants de la ville. La prochaine fois.
Après un ultime repas local, chuleta de cerdo, c'est à pied bien sûr, que je me dirige à l'aéroport.
Et une toute petite pluie m'annonce déjà d'autres lieux.

2H40, l'avion décolle, direction Montréal, escale sur la route de Morlaix.


Perú, ADIOS !

Un lama s'en alla à Lima et retrouva une amie du Mali.
Mais à la main, comme Alain, le lama a mal. La Pachamama l'aima et l'aida... (à suivre).

Nuit et matinée en autobus, direction Lima.

22 de Julio

Pendant des centaines de km, sur la Panamericaine del Sur, on longe des dunes désertiques,
quelques villages disséminés et le Pacifique dans une atmosphère brumeuse grise, sans relâche.
Le sommeil est difficile dans ce car pourtant confortable, mais les incessants virages, les nids de poules et les dos d'ânes en ont raison.




Arequipa. La ville blanche. 1 million d'habitants.



20 21 de Julio

Arequipa est un peu décevante. En dehors de l'immense couvent de Santa Catalina (Catherine de Sienne), des palmiers de la Plaza de Armas, et des volcans qui la dominent, peu de lieux surprenants.



Des églises des églises et je ne vais pas toutes les visiter. Particularité, la blancheur de la ville, due à la Sillar, pierre volcanique. Point de traces Incas dans la cité. Il faut aller dans la montagne certainement.
Mais ce nom de Ville blanche ne vient pas de la pierre, mais du fait qu'à sa création, il y régnait une majorité de population européenne (d'après le vendeur de café). Depuis, la population s'est métissée.
Je viens tout de même de visiter un musée archéologique dont la pièce maîtresse est "Juanita" jeune fille de 13 ans dont le corps congelé a été découvert dans le cratère du volcan Ampato en 1995. Jeune fille de la noblesse, elle a été donnée en offrande aux Dieux, pour répondre à leurs colères : séismes, éruptions volcaniques... Consolation : son immortelle congélation. Espérance : devenir déesse elle-même.
Plusieurs corps d'enfants ont ainsi été découverts sur ce volcan et sur d'autres plus éloignés dans la cordillère.
Le soleil décline, une dernière visite au Claustro de la Compañia qui fut richement financé par le Vatican, devenu lieu privé et commercial où je discute longuement avec un vendeur d'excellent café et de chocolats de Cuzco. Il parle français. Moi aussi.
De l'étage, superbe vue sur les volcans.
3 strates



(Écrit dans le train entre Paris et Morlaix le 25 juillet 2019).